La Meute 

les 19 et 20 décembre 2009 

Concentre Extrème

 

8 jours après les Millevaches j’avais décidé de me rendre à la concentre de la Meute en Champagne Ardennes dans le 52. Ces petits jeunes, je l’ai trouve cools et très sympa et en plus ils roulent sur de belles motos noires mat.

Côté météo, alerte rouge qu’ils ont dit, ça va faire froid, ça va venter et ça va neiger, chouette alors, enfin peut-être une vrai hivernale en perspective !!!

Ma femme m’a dit : fous ta cagoule, fous ta cagoule !!!     

Je quitte mon domicile, l’impasse est bien gelée, ce n’est pas long, je décide donc de ne pas monter mes skis pour si peu.

A la sortie de Poitiers, j’espérai une route propre sans plaque de verglas mais il n’en est rien.  A Chauvigny, nombreux sont ceux qui ont grillés un Stop vicieux, placé juste après un pont enjambant la voie de chemin de fer (pour ma part grosse glissade contrôlée)

Je traverse le département de l’Indre juste à la fin d’une averse de neige qui recouvre la route d’une purée blanchâtre. Le froid puise dans mes ressources, à 11h30 je me tape une choucroute.

 

A la Chapelle-Montlinard, le canal parallèle à la Loire est gelé. J’emprunte un chemin afin de prendre en photo les bateaux pris dans la glace. Première pelle au bout de 20m, sous la neige c’est de la glace.

Avant Auxerre il fait très froid, le paysage est sublime

Dans Auxerre j’ai un peu de mal à trouver ma route, les panneaux ne sont pas très lisibles

Non, non, ce n’est pas la vague de froid qui sévit en Pennsylvanie, mais bel et bien une belle américaine à Auxerre.

                     

Je suis pas en avance, le soleil se couche sur les vignes de Chablis  

Une fois passé Tonnerre, à 17h, la route recommence à geler, ça s’annonce difficile pour les 140 derniers kilomètres

A l’entrée de Chaumont je suis rattrapé par Arnaud du MC des Loups de Châtillon sur Seine. Il connaît un peu le coin, il me propose de le suivre par des routes sensées être plus faciles pour rallier la concentre. Nous quittons une départementale, le temps de klaxonner trois fois, je me retrouve par terre, je voulais m’arrêter pour monter mes skis, on relève la moto et on met les stabilisateurs

Au moment où nous repartons, on croise le MC Les Baroudeurs qui renonce à continuer. Ils sont tombés plusieurs fois et nous disent que c’est infaisable. Je leur dit que c’est dommage d’abandonner si près du but .

Plus loin, je comprends qu’ils aient renoncé, c’était impossible de tenir sur la route sans stabilisateurs. J’ai jamais vu ça depuis 35 ans que je roule.

Dans une montée je rattrape un side-cariste en difficulté, c’est Puce et Fazia des Cîmes. Avec l’aide des organisateurs qui jouent les St Bernard nous réussissons à faire repartir l’attelage. Le Buzz m’annonce qu’il fait déjà –18° (je m’disais bien qu’il faisait frais, je l' sentais au bout des doigts)

Les sides étant partis devant, je rallie seul Millières avec beaucoup de prudence, objectif, ne pas basculer dans un fossé, et oui les skis empêchent la moto de tomber mais n’évitent pas les sorties de route. Je perds l’avant sans cesse, des dizaines de fois pour ne pas dire des centaines

J’arrive enfin à la concentre après avoir mis plus de 2h30 pour faire 35km

L’accueil des organisateurs et des participants est chaleureux, applaudissements et grand verre d’eau de vie offert par les Cîmes, ça, ça réchauffe

Seulement 5 solos au total et une vingtaine de sides ont pu arriver seuls jusqu’au lieu des festivités

L’ambiance de la soirée sera à la fois froide et conviviale, les vitres de la salle sont gelées à l’intérieur ainsi que la serrure

Après le repas je m’dis que mon duvet qui est toujours sur la moto ne va pas être chaud. Vu l’heure tardive, je décide de ne pas monter ma toile, je dormirai à l’intérieur. Dehors il fait –20° et demain je dois décoller à 10h.

Je fais un p’tit tour au coin du feu histoire de me réchauffer, on a beau jouer les poulets rôtis (tourner sur nous-même) on a toujours froid à l’opposé du feu !

Bon, il se fait tard, la bière fraîche a du mal à couler, je vais rejoindre le fond de la salle pour un court sommeil

Un petit blâme pour l’organisation, le matin je suis allé aux toilettes, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de lecture. La prochaine fois je ramènerai mon caca à la maison

Cette nuit il a fait –22, les guitounes ne vont pas être faciles à plier

    Cette photo donne un aperçu du froid intense

Poussé et maintenu par les Kamigaz pour sortir du chemin creux, je quitte à regrets tous mes potes motards qui en ont chié autant que moi pour venir à cette hivernale

 

Le détail qui fait la différence

Vu l’état de la route, ça peut vous donner l’impression du froid qui a régné ici cette nuit, plus de –25°

A l’approche des virages, skis ou pas, attention à la sortie de piste

Ils sont marrants eux ! J’ai déjà du mal à tenir l’avant de la moto à 30km/h

J’ai mis deux heures pour rallier Chaumont (sans carte, j’ai visité le pays, c’est joli dans le coin, mais bon, je suis pas d’là)

Pour rentrer j’ai longuement hésité entre l’autoroute et les nationales, finalement ce sera l’autoroute où j’ai quand même été obligé de monter mes skis au niveau de Troyes

A la station je m’enfile le repas fourni par la Meute, les discussions sur mes skis vont bon train. Un habitant de vers Nancy me dit qu’il a fait –28° chez lui.

A 20h30 je suis chez moi, à Vouillé City proche de Poitiers. A la fin du journal télévisé ils annoncent qu’il a fait grand froid ce week-end, merci, ils sont gentils, mais je m’en suis rendu compte.

La Meute peut-être, mais une meute de huskies. Ce week-end, ils attendaient environ 150 motards, mais seulement 65 givrés ont pu leur rendre visite. Ca c’est de l’hivernale, que de souvenirs encrés dans ma mémoire à tout jamais.

Petite pensée à tous les potes qui n’ont pas pu venir à cette rencontre très amicale.

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Photos et textes Dom